Respirez du haut du pin
ÉCRIT PAR: ELLEN STERNS, AGENTE DE DÉVELOPPEMENT DES FONDS
Quiconque a le plaisir de connaître Jane et la famille Hadley est immédiatement attiré par leur gentillesse et leur amour pour notre monde naturel. Jane est skieuse, randonneuse, mère, jardinière, naturaliste, défenseur de l'environnement et leader environnemental dans notre communauté. Notre coordinatrice de la conservation et de l'engagement, Cheyenne, a eu la chance de s'asseoir avec Jane pour en savoir plus sur son amour de la nature au Nouveau-Brunswick et sur les raisons pour lesquelles elle a travaillé fort pour défendre la protection de ces endroits spéciaux.
Jane a grandi sur une ferme laitière à Upper Woodstock, au cœur du comté de Carleton. Sa maison familiale était nichée entre une imposante forêt de feuillus des Appalaches et le fleuve Wolastoq/Saint John du Nouveau-Brunswick.
Lorsqu'elle était enfant, on lui a raconté et répété une histoire selon laquelle un après-midi d'automne frais, sa mère, avec Jane dans ses bras et son frère à ses côtés, a erré sur le flanc de la colline pour jouer dans les feuilles. Jane croit qu'elle n'avait pas encore un an à l'époque et on lui a dit que son frère s'était exclamé avec crainte : « Tu ne peux pas faire ça! Il va lui arriver quelque chose! » Sa mère a persisté et Jane a été plongée dans le tas de feuilles, comme si elle avait été bénie par Mère Nature elle-même.
Jane raconte son enfance comme un livre de contes qu'elle a profondément aimé. Pour elle, le printemps signifiait cueillir des têtes de violon au bord de l'eau. L'été, son frère l'aidait à construire des barrages et à attraper des ménés dans des seaux en plastique et des boîtes de conserve. En automne, alors que les arbres éclataient de toute leur beauté, Jane se promenait dans la longue entrée venteuse en écrasant les feuilles tombées des érables qui se dressaient au-dessus d'elle. Enfin, avec l'hiver arrivait les bouleaux blancs embrassés par la neige le long de la berge de la rivière. Jane se souvient affectueusement que sa grand-mère les appelait ses « Dames blanches. »
La grand-mère de Jane, qui avait enseigné dans différentes régions du comté de Carleton, a vécu avec sa famille pendant un certain temps. Elle se souvient des leçons de sa grand-mère et de son insistance sur l'importance de comprendre le monde naturel qui nous entoure.
Les parents de Jane partageaient aussi une appréciation de la vie sauvage. Son père connaissait tous les arbres par leur nom – noyer cendré, bouleau jaune – et ne pouvait jamais cacher son excitation à la découverte d'un nid d'oiseau caché. Avant l'école, sa mère lui disait « Sors et respire du haut du pin, » comme si une grande bouffée d'air frais allait apporter une journée paisible et productive.
Jane se souvient des dimanches après-midi consacrés à la recherche de la sanguinaire du Canada et des dicentres à capuchon, des nouvelles plantes qui poussaient au printemps et des fleurs sauvages qui entouraient leur petit coin de paradis en été.
Au secondaire, Jane passait ses étés à faire du bénévolat pour la défunte Dr Katherine Connell. Elle était son assistante, grimpant sur les rives et pataugeant dans les marais pour ramasser et presser un vaste éventail de fleurs sauvages indigènes du comté de Carleton. La collection de Katherine, y compris les plantes que Jane a recueillies et documentées, est exposée à l'herbier Connell à l'Université du Nouveau-Brunswick.
Les expériences inoubliables de Jane l'ont menée à un diplôme de biologie à l'Université du Nouveau-Brunswick, à plusieurs étés mémorables passés à travailler pour Parcs Canada et à un lien émotionnel profond avec la nature.
En réfléchissant à son parcours de jeune femme à Fredericton, elle a parlé du temps qu'elle a passé à aider les écoliers à explorer le boisé de l'UNB. Pour Jane, la forêt n'a jamais perdu le sentiment de sécurité et de familiarité que sa mère lui avait inculqué dès son plus jeune âge. Jane continue de respirer du haut du pin.
Le dévouement de Jane à la Fondation pour la protection des sites naturels repose sur l'espoir que les générations futures de Néo-Brunswickois auront l'occasion de profiter des cadeaux que la nature a à offrir. Elle nous a dit : « Si nous ne protégeons pas plus de terres pour l'avenir, elles disparaîtront. » L'amour inconditionnel de Jane pour le monde naturel a motivé le don récent du site de son enfance, la réserve naturelle Speer Hillside, d'une superficie de 26,87 hectares (66,4 acres). La propriété est parsemée de pruches du Canada, de noyers cendrés, de tilleuls d'Amérique et d'ostryers de Virginie. En vous aventurant dans cet espace magique, des orchis brillants, des phrymas à épis grêles et des asarets du Canada tapissent le sol de la forêt.
Grâce à Jane et à son frère Robert, les têtes de violon, les ménés, les érables et leurs souvenirs seront protégés, à jamais.